#TÉMOIGNAGE : Benoît Daldin, directeur artistique du Festival Ciné-Notes

mars 25th, 2021 Posted by Actualités 0 thoughts on “#TÉMOIGNAGE : Benoît Daldin, directeur artistique du Festival Ciné-Notes”

La 3e édition de ce festival bordelais devait se tenir à l’Auditorium du 14 au 26 mars 2021. Reporté en raison de la crise sanitaire, son directeur artistique Benoît Daldin veut cependant penser à l’avenir et planche déjà sur son report lors de prochaines saisons de l’Opéra National de Bordeaux. Il inaugure notre rubrique « Témoignages », où vous retrouverez régulièrement nos clients et différents acteurs culturels revenir sur leurs actualités.

 

Festival Ciné-Notes : tu nous pitches le scénario ?

Ciné-concert « Vertigo » – ONBA – Festival Ciné-Notes 2019

 

Benoît Daldin : « Ciné-Notes c’est deux axes : c’est d’abord un festival de musique de films, de tous genres, que ce soit pour la musique ou les films en question. Il présente le genre sous toutes ses facettes, des BO les plus connues aux trésors musicaux du cinéma qui n’ont jamais été donnés en concert. Mais c’est aussi un festival qui ambitionne de faire venir dans les salles dites « classiques » un public qui n’ose pas forcément en franchir la porte, via un vecteur populaire et évident, le cinéma. Et qui sait, leur donner envie de revenir à l’Opéra écouter un concert de Beethoven ou un set de jazz, le premier pas ayant été fait. Car chacun se rend compte à Ciné-Notes à quel point l’art symphonique est accessible, sans grands discours autour de cela. A Bordeaux, le festival propose des ciné-concerts, des concerts symphoniques avec des formations nationales dont l’ONBA, des conférences avec des compositeurs, ou encore des concerts jazz au Rocher de Palmer, pour aussi sortir des murs de l’Auditorium. »

 

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L’interview 100% ciné :

Crédit – Jeremy Yap

 

Ticket d’or : tu te souviens du premier disque/vinyle que tu t’es acheté toi-même ?

Benoît Daldin : Le 3e concerto de Rachmaninov par Martha Argerich, que j’avais découvert dans le film « Shine » à 12 ans. L’histoire du film tournant autour de cette musique m’avait fascinée.

 

Dirty dancing : sur quelle musique tu ne peux réfréner un pas de danse ?

B. D. : La plupart de celles de Buena Vista Social Club. Ma femme est colombienne, elle m’a initié aux musiques latino, j’adore ça.

 

Ghostbuster : tu peux inviter à dîner ce soir le fantôme de 4 artistes disparus. Tu choisis qui pour taper ta meilleure soirée ?

B. D. : Beethoven, qui ne devait pas être un grand boute-en-train mais c’est mon compositeur favori. Mozart, qui lui était sacrément fêtard. Rossini, grand gastronome, qui aurait préparé un excellent repas. Et Nino Rota, pour avoir l’opportunité de discuter avec lui de ses musiques de film.

 

Retour vers le futur : quel artiste trouves-tu particulièrement visionnaire en son temps (actuel ou passé) ?

B. D. : Beethoven, c’est pour le moi le compositeur le plus visionnaire et avant-gardiste qui ait jamais existé. Et aussi Jerry Goldsmith, un compositeur de musique de film (décédé en 2004). Quand on écoute la BO de « La planète des singes» sortie en 1968, elle est d’une incroyable modernité !

 

Monstre sacré : qui est ton Godzilla de la musique ?

B. D. : Mahler ! Je me souviens du choc que j’ai eu en écoutant pour la première fois sa deuxième symphonie, totalement démesurée. A écouter à fond, ou à retrouver très vite en concert…

 

Amadeus : prolifique, provocateur ou précoce, qui est selon toi le Mozart du XXIe siècle ?

B. D. : Le compositeur John Williams, sans hésiter. Il a d’ailleurs déjà été qualifié comme cela par des artistes.

 

Seul au monde : tu n’as le droit d’emporter que 3 albums sur une île déserte. Lesquels ?

B. D. : J’en ai des tonnes, c’est trop compliqué de répondre à ça. Disons ceux que j’écoute en ce moment ? Les symphonies de Mahler par Sinopoli. Le double album de Led Zeppelin « Physical graffiti». Et l’album des musiques de film de Nino Rota dirigé par Riccardo Muti.

 

The Time Machine : tu as le pouvoir de te téléporter maintenant au concert qui t’a le plus marqué dans ta vie. Lequel ?

B.D. : J’ai un souvenir ému d’un concert de « the Tallis Scholar » durant le Festival de la Chaise-Dieu quand j’étais ado. Le son était spacialisé, j’ai pris une vraie claque.

 

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Pour finir, quel serait ton top 8 des films à « regarder avec les oreilles » en attendant la réouverture des salles ?

Crédit – Myke Simon

 

« Il était une fois en Amérique » de Sergio Léone (musique d’Ennio Morricone) – 1984

« La planète des singes » de Franklin Schaffner (musique de Jerry Goldsmith) – 1968

« First man : le premier homme sur la lune » de Damien Chazelle (musique de Justin Hurwitz) – 2018

« Joker » de Todd Phillips (musique de Hilgur Gudnadottir) – 2019

« La folie des grandeurs » de Gérard Oury (musique de Michel Polnareff) – 1971

« La science des rêves » de Michel Gondry (musique de Jean-Michel Bernard) – 2005

« Sunset boulevard » de Billy Wilder (musique de Franz Waxman) – 1950

« Vertigo (Sueurs froides) » d’Alfred Hitchcock (musique de Bernard Herrmann) – 1958